Octobre 2024
Hélène de Comarmond, maire de Cachan
Non à la casse des services publics de proximité et aux coupes budgétaires qui menacent le cœur d’action de nos communes
En France, les communes, dernier rempart de la démocratie de proximité, sont dans une situation préoccupante. Le projet de loi de finances pour 2025, proposé par le gouvernement Barnier, de surcroît avec mépris, impose aux collectivités locales une réduction budgétaire sans précédent : 5 milliards d’euros annoncés, mais en réalité 10 milliards si l’on inclut l’ensemble des coupes et les désengagements de l’État.
Derrière ces chiffres, ce sont nos services publics du quotidien qui sont menacés. Concrètement, ces coupes budgétaires se traduiraient par la remise en cause de certains de nos services publics et mettraient en péril les projets d’investissement que nous portons dans les équipements publics comme les écoles, les équipements culturels ou sportifs, ou dans l’espace public. Ces choix de mettre les collectivités à la diète budgétaire ne sont pas ceux des maires ou des populations qui ont besoin du service public de proximité.
Accusées injustement, par le ministre des Finances, d’être responsables de tous les maux, rappelons que les collectivités territoriales équilibrent chaque année leurs budgets et financent 70 % de l’investissement public en France, soutenant ainsi des milliers d’emplois. Pourtant, elles subissent aujourd’hui une asphyxie financière qui remet en cause leur capacité d’agir. Leurs agents sont même vilipendés dans les médias, accusés, eux aussi, d’être responsables du déficit public de l’Etat. Des mesures injustes sont proposées les concernant, notamment au travers de la proposition d’augmentation du délai de carence. Je défends les agents publics car, sans leur action quotidienne, il n’y aurait pas de service public. Jamais, depuis la décentralisation de 1981, l’autonomie locale n’avait été à ce point menacée. En affaiblissant nos collectivités, c’est le modèle même de la décentralisation et de l’action publique de proximité qui est mis à mal.
Les difficultés financières que notre pays connaît sont avant tout la responsabilité et la mauvaise gestion des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron, qui ont volontairement diminué les recettes, par des cadeaux fiscaux aux plus riches et augmenté les dépenses non financées. En choisissant de réduire les impôts et charges des plus grandes fortunes et des multinationales à hauteur de 60 milliards d’euros par an depuis 2017, le Gouvernement impose, dorénavant, aux services publics de proximité le coût de ses choix, et compromet les politiques publiques locales de solidarité et de transition écologique. En France, le service public fait partie de notre modèle de société ! « C’est le patrimoine de ceux ou celles qui n’en n’ont pas ! » et, au-delà d’un choix budgétaire, c’est un choix de société !
À Cachan, refusons cette logique injuste et contraire à l’intérêt général pour que notre ville reste ce lieu où bat le cœur de la démocratie et de la solidarité. Je resterai engagée à vos côtés, pour défendre les valeurs de justice et de solidarité et un service public de proximité de qualité.
Bien fidèlement,
Hélène de Comarmond,
Maire de Cachan
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